JIM HARRISON, BOXEUR by Sir Arthur Conan Doyle

JIM HARRISON, BOXEUR by Sir Arthur Conan Doyle

Auteur:Sir Arthur Conan Doyle [Doyle, Sir Arthur Conan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier & Mystère
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-01-14T05:00:00+00:00


XII – LE CAFÉ FLADONG

Le petit Jim se rendit donc au Georges à Crawley pour se remettre aux soins de Jem Belcher et du champion Harrison et s'entraîner en vue de sa grande lutte avec Wilson le Crabe, de Gloucester.

Pendant ce temps, on racontait dans tous les clubs, dans tous les salons de bars comment il avait paru, à un souper de Corinthiens et battu en quatre rounds le formidable Joe Berks.

Je me rappelai cet après-midi de Friar's Oak où Jim m'avait dit qu'il se ferait un nom, et son projet s'était réalisé plutôt qu'il ne s'y était attendu, car, quelque part qu'on allât, on était certain de ne point parler autre chose que du match entre Sir Lothian Hume et Sir Charles Tregellis et des qualités des deux combattants probables.

Les paris en faveur de Wilson haussaient régulièrement, car il avait à son avoir bon nombre de combats officiels et Jim n'avait qu'une victoire.

Les connaisseurs, qui avaient vu s'exercer Wilson, étaient d'avis que la singulière tactique défensive qui lui avait valu son surnom, était très propre à déconcerter son antagoniste.

Pour la taille, la force, et la réputation d'endurance, on eût eu peine à décider entre eux, mais Wilson avait été soumis à des épreuves plus rigoureuses.

Ce fut seulement quelques jours avant la bataille, que mon père fit la visite à Londres qu'il avait promise.

Le marin ne se plaisait point dans les cités. Il trouvait plus de charme à se promener sur les dunes, à diriger sa lunette sur la moindre voile de hune qui se montrait à l'horizon qu'à s'orienter dans les rues encombrées par la foule.

Il se plaignait de ne pouvoir diriger sa marche d'après celle du soleil et trouvait qu'on était à chaque instant arrêté dans ses calculs.

Il y avait dans l'air des bruits de guerre et il devait utiliser son influence auprès de Lord Nelson dans le cas où un emploi se présenterait pour lui ou pour moi.

Mon oncle venait de se mettre en route, vêtu, comme c'était son habitude le soir, de son grand habit vert de cheval, aux boutons d'argent, chaussé de ses bottes en cuir de Cordoue, coiffé de son chapeau rond, pour se montrer au Mail, sur son petit cheval à queue coupée court.

J'étais resté à la maison, car j'avais déjà reconnu, à part moi, que je n'avais aucune vocation pour la vie fashionable.

Ces hommes-là, avec leurs petits gilets, leurs gestes, leurs façons dépourvues de naturel, m'étaient devenus insupportables et mon oncle, lui-même, avec ses airs de froideur et de protection, m'inspirait des sentiments fort mêlés.

Mes pensées se reportaient vers le Sussex.

Je rêvais de la vie cordiale et simple qu'on mène à la campagne, quand tout à coup, on frappa à la porte et j'entendis une voix familière, puis j'aperçus sur le seuil une figure souriante, au teint hâlé, aux paupières ridées, aux yeux bleu clair.

– Eh bien ! Roddy, s'écria-t-il, comme vous voilà grand personnage ! Mais j'aimerais mieux vous voir avec l'uniforme bleu du roi sur le dos, qu'avec toutes ces cravates et toutes ces manchettes.



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